and the snakes start to sing.

▬ don't give it up, it's glorious  
J'ai grandit dans une famille dysfonctionnelle comme le dirait l'éducatrice à mon école.  Papa, arrête tu m'fais mal.  Je le répétais souvent quand maman n'était pas là.  Mon papa, il a des problèmes.  Il boit souvent dans cette bouteille qui sent fort et à chaque fois qu'il boit un peu plus, il devient méchant.  « Papa, pourquoi est-ce que tu bois ça? »  Il se retourne toujours sans avertir et me lance: « Ferme-la pauvre merde.  Laisse-moi. »  Et je partais, les larmes aux yeux.  Maman, elle était malheureuse parce qu'elle voyait bien que papa était méchant, mais elle n'avait nulle part ou aller.  Puis en grandissant, papa prenait cette poudre qu'il aspirait dans son nez.  Ne le dites pas à maman, j'ai essayé une fois, j'avais environ 7 ans, je voulais savoir ce que c'était.  J'ai détesté cette sensation, je suis resté dans ma chambre, j'ai tout nettoyé, j'ai tout salit pour ensuite re-nettoyer.  Je n'ai pas dormi de la nuit, j'ai travaillé sur mes devoirs parce que la maîtresse nous en avait donné beaucoup.  Je n'ai pas du tout aimé ça.  Je ne sais pas pourquoi papa en prend.  Depuis que j'en ai prit, la maîtresse dit que j'ai un TDAH.  Vous savez ce que c'est?  Tout se déroule trop vite dans ma tête, je n'arrive plus à me concentrer.  Il me faut ces médicaments magiques et papa, lui, il me dit que je suis un imbécile à cause de ça.  « T'es qu'une merde Oswald.  Tu peux même pas vivre sans tes médicaments.  T'es une loque, tu feras rien de ta vie.  Dégage de ma vue! »  Je pleurais souvent parce que papa, il était très méchant avec moi, mais pas avec ma petite soeur.  Oh non, elle était sa princesse et je pouvais le comprendre, elle était tellement belle et fragile.  Une véritable poupée de porcelaine.  Même s'il me détestait, j'étais heureux qu'il soit un bon papa avec elle.  Papa, il était tellement méchant avec moi qu'il me frappait.  Mais maman ne l'a jamais su et elle ne doit jamais le savoir, oh non, sinon elle serait fâchée et il y aurait une dispute.  C'est déjà assez effrayant dans la maison quand papa a bu et aspiré sa poudre étrange, il ne faut pas une dispute en plus!  Mais tout a changé en l'espace d'une journée.

Je revenais de l'école parce que papa m'avait encore oublié.  Ce n'est pas nouveau, il m'oubliait tout le temps.  La première fois que j'ai dû revenir par moi-même, je me suis perdu et papa m'a frappé parce que j'avais oublié le chemin du retour et j'étais arrivé en retard.  J'étais revenu à l'heure, comme d'habitude parce que maintenant, je ne l'oubliais plus le chemin.  Maman n'était pas encore revenu, elle devait être allé chercher la belle poupée de porcelaine à la garderie.  Je suis entré dans la maison et j'ai vu papa, couché au sol.  Au début, je me suis dit qu'il avait peut-être trop bu parce que quand il boit trop, il s'endort partout papa, c'est drôle quand même.  J'ai voulu le réveiller, mais il ne bougeait pas, il ne réagissait pas.  Il avait de la bave sur le coin de la bouche et son corps était si dur.  Je suis allé chercher une serviette pour essuyer la bave et j'ai vu la poudre.  Toute la poudre sur la table.  Il y en avait beaucoup plus que d'habitude et il n'y avait pas de bouteille d'alcool dans le coin.  Il n'avait pas bu, sa poudre l'a endormi, non?  Je me suis assis sur le sofa à côté de papa, je ne pouvais pas le bouger, il était trop lourd, beaucoup trop lourd.  J'ai attendu patiemment que maman revienne et lorsque la porte s'ouvre, je l'accueille avec un grand sourire aux lèvres.  « Maman!  Papa fait dodo, ne fait pas trop de bruit! »  Mais je vois ce regard dans les yeux de ma mère.  Elle dépose la princesse au sol et se jette sur mon papa en pleurant.  « Chéri!  Oh non!  Chéri réveilles-toi!  Par pitié! » - « Mais maman, je t'ai dit qu'il dormait!  Il faut pas le réveiller, il va être fâché! »  Maman m'a seulement prit par le bras, moi et princesse, pour sortir de la maison et appeler.  « Oui bonjour, la police?  Je... je crois que... mon mari est décédé... 15922 Asilomar Boulevard, Los Angeles.  Merci. »  Elle a raccrochée et c'était le début du changement.  La police est venu chercher papa, maman était triste, très triste.  Elle n'arrivait plus à s'occuper de ma petite soeur, alors même si je n'avais que 9 ans, j'essayais de m'occuper d'elle en attendant que maman soit à nouveau heureuse.




Aujourd'hui, c'est l'septième anniversaire du décès de mon père.  Enfin, si on peut appeler ça un décès.  Avec le recul, j'réalise que c'est qu'un sale junkie imbécile qui n'a pas su doser le nombre de poudre qu'il pouvait bien prendre.  Ma mère le pleure encore.  C'est magnifique cette naïveté qu'elle a.  Malgré toutes les merdes qu'il nous faisait, elle continue de l'aimer et de l'avoir dans l'sang.  Ma mère, elle est naïve, ma petite soeur aussi.  Elles pleurent souvent pour "papa".  Pourquoi continuent-elles de l'appeler ainsi?  Ce connard, il me frappait quand ça lui chantait.  Il se saoulait comme une pauvre merde, laissait traîner sa cocaïne devant son gosse.  À cause de lui, j'dois prendre des médocs qui m'aident à me concentrer oui, mais qui me rendent tellement renfermé qu'au lycée, j'suis une pauvre merde.  T'es qu'une pauvre merde.  C'est resté.  Même mort, il continue de me hanter.  Au moins, j'ai des bonnes notes, mais personne ne me parle.  J'suis loque et tout le monde le sait.

Pourtant, y'a ce mec, assez beau gosse dans son genre.  Il me regarde de loin alors que moi j'suis assis sur un banc à noter des trucs.  J'ai oublié de prendre mes médocs, alors j'ai le cerveau en feu.  J'réfléchis plus trop en fait.  « Arrête de m'ignorer... Ozzie, c'est ça? »  Je continue de plonger ma tête dans mon livre.  Habituellement, les mecs m'intimident et m'font chier.  Aujourd'hui, j'suis pas d'humeur, pas du tout en fait.  « Lâche-moi. »  Le mec se rapproche et s'assoit à côté de moi.  « Qu'est-ce que t'écris? »  Il semble vraiment intéressé à ce que je fais.  Et voilà.  C'est comme ça que j'me suis fait mon premier véritable ami.  « T'as déjà fumé de l'herbe? »  Je n'ose pas trop répondre.  De nos jours, tout le monde a fumé, tout le monde a consommé et bu.  Moi, j'suis une merde, j'ai peur.  Tellement peur de devenir comme ce connard qui m'a donné la vie.  J'en fais encore des cauchemars.  Je le revois, mort dans le salon.  C'est pénible, traumatisant.  « Non... jamais. »  Le mec me regarde en souriant et s'allumer un joint, comme ça, sans gêne.  « Prends quelques touches.  Tu verras, ce n'est pas aussi pire que tu le crois.  Si t'aimes pas, ce sera les seules touches que tu prendras de ta vie. »  [ ... ]

L'herbe, ce n'était pas si pire.  Il m'a déjà demandé d'essayer la cocaïne, mais j'ai tout de suite refusé.  Je peux boire de la bière, fumer de l'herbe, fumer des cigarettes, mais rien de plus.  Jamais.  On se voyait souvent après les cours, ma mère était contente.  Je n'étais plus renfermé ou même enragé.  En même temps, c'est un peu difficile d'être enragé quand on a fumé de l'herbe, mais elle a vite découvert tous ces changements.  Faut croire qu'avoir sorti avec un homme qui consommait aide à voir tous ces signes qui ne mentent pas.  « Oswald Moher.  Viens ici. »  Oh putain, elle dit mon nom complet.  Toutes les mamans font ça, non?  Prononcer notre nom complet, comme ça, on sait qu'on est bien dans la merde.  Elle est assise à table, tenant mon sachet d'herbe entre ses doigts.  « Explique-moi ce que ceci fait dans cette maison?  Ce n'était pas assez de trouver ton père mort à cause de la drogue, il faut que tu commences à faire pareil? »  Je me mets à rire, même si ce n'est pas voulu.  « Bah oui maman.  Je peux sniffer de l'herbe, c'est clair.  Regarde, j'arrête de consommer, c'est bon.  Jette ça aux chiottes si tu veux, mais ne compare pas l'herbe et la cocaïne, c'est deux choses totalement différentes. »  Elle tombe alors un coup sur la table et je sursaute comme un con.  « Qu'est-ce qu'ils ont en commun?  Les deux sont illégaux aux États-Unis mon cher!  Les deux sont considérés comme une drogue et les deux te font dépenser ton argent pour aucune bonne raison!  Ce n'est pas assez? »  Puis elle craque, elle se met à pleurer.  Puis je craque, je vais la prendre dans mes bras.  « Donne-moi ce sachet maman, s'il-te-plaît. »  Elle tremble, je tremble.  Je déteste la voir comme ça, ça m'tue.  Elle me donne le sachet, je l'ouvre et le vide dans le lavabo pour ensuite faire couler l'eau.  « Je n'y toucherai plus, promis.  Je ne fumerai plus rien, rien du tout.  Je te l'promets. »  Elle se détache de moi, les yeux remplit d'eau et ne fait que dire: « Parce que tu fumais aussi la cigarette?! »  Ah, sacrée maman.


UNDERCO.